VSS la nuit à Strasbourg : comment agir ?

Strasbourgeoises et strasbourgeois le savent, cette ville est très étudiante et aussi très fêtarde. L’ambiance est présente tous les soirs du mercredi au dimanche dans le quartier de la Krutenau et il existe même des comptes Instagram de référencement des bars de Strasbourg. (cf. @le_tour_de_stras_en_180_bars sur Instagram) Même si la fête est un moment de joie, il arrive parfois que des VSS viennent troubler l’ambiance. Associations, Mairie, forces de l’ordre et patrons d’établissements luttent depuis des années contre de nombreux fléaux : harcèlement, agressions, soumission chimique, vols, bagarres…

C’est dans ce but-là que nous vous offrons un guide pour savoir quoi faire en cas de problème lié aux VSS quand vous sortez dans notre merveilleuse ville. Cet article va donc présenter aux personnes susceptibles d’être victimes de violences sexistes et sexuelles quels sont leurs recours.

Le Cocktail Mad’EMoiselle

Le Cocktail Mademoiselle est une initiative de l’association étudiante et féministe Mad’EMoiselle, de l’EM Strasbourg. L’association fait signer une charte aux établissements qui acceptent alors de placer dans les toilettes des femmes une affiche. Celle-ci informe qu’en cas de VSS, on peut demander au barman le cocktail « Mademoiselle ». Il s’agit là d’un code signifiant que vous vous sentez en danger et que vous aimeriez de l’aide. Les réactions peuvent varier en fonction de la situation : appeler la police, un taxi, virer la personne malveillante…

L’association ne propose pas de recensement des bars partenaires, mais un simple tour aux toilettes vous permettra de vérifier si l’établissement connaît ce cocktail fictif. 

Les applications contre les VSS

App-Elles, The Sorority, Umaï (avec qui le ministère de l’intérieur a signé une convention), SheSecure, Sister, bSafe… Il existe de très nombreuses applications sur Android et iOs qui ont pour ambition de vous aider et de vous rassurer lors de vos déplacements. Parmi les solutions apportées il y a appeler un proche, la police, partager sa position, partager son trajet, partager ce qu’il vient de se passer, envoyer une alerte pour obtenir l’aide d’un utilisateur… Il est important avec ces applications d’en essayer plusieurs pour trouver celle qui vous sera la plus utile, et faire attention aux utilisations des données personnelles telles que les contacts, la position, etc…

Sans être une application, aujourd’hui tous les smartphones sans exception sont équipés d’un dispositif de sécurité spéciale vous permettant d’envoyer votre position ou un message d’alerte à un ou des contacts choisis préalablement. Dans certains cas, le smartphone propose aussi d’appeler un numéro d’urgence. Cette fonctionnalité est accessible depuis vos paramètres, dans la section sécurité ou sécurité et urgence.

La ligne 24

Dispositif encore en observation avant de pouvoir être appliqué à d’autres lignes, depuis 2019 les bus de la ligne 24 à partir de 22h peuvent s’arrêter en dehors des arrêts prévus à la demande de femmes seules ou accompagnées d’enfants dans le but de prévenir des agressions nocturnes. Cette ligne relie notamment l’ancienne douane à Neuhof Stéphanie. Nous vous encourageons fortement à vous servir de ce dispositif si vous vous trouvez dans ces conditions et en ressentez le besoin.

Vous pouvez cliquer ici pour accéder au détail des horaires de la ligne, sur le site de la CTS.

Les Trams

Strasbourg, ville verte, ville des bus, des vélos et des tramways. Depuis quelques années, sur les tramways les plus récents (notamment ceux de la ligne A et D) vous pouvez constater près des portes des petits boutons rouges. A ne pas confondre avec les levier d’arrêts d’urgence, à n’actionner qu’en cas d’extrême urgence sous peine de sanctions, ces boutons là alertent le chauffeur. La CTS a elle même déclaré que les violences sexuelles étaient un motif valable pour actionner le bouton. A noter que les conducteurs de tramways et les contrôleurs n’ont pas le pouvoir de retenir l’agresseur, et que l’un des premiers réflexes doit être de contacter la police en précisant la ligne de tram, l’heure et l’arrêt le plus proche.

De même, si vous vous trouvez dans un tramways plus anciens et dépourvu de ces boutons, la meilleure chose à faire reste d’interpeller les gens autour de vous ou le conducteur.

Votre entourage

Pour les Strasbourgeois et Strasbourgeoises aguerries, ou même les personnes ayant vécu toute leur vie dans une ville, cette solution paraîtra quelque peu évidente. Mais nous pensons ici à tous ces étudiants qui débarquent à Strasbourg les étoiles dans les yeux et qui n’ont pas forcément les mêmes réflexes. Si vous vous sentez mal à l’aise, pas rassuré, que vous avez un doute, n’hésitez pas à appeler un ami, un frère, une sœur, un parent… être au téléphone rassure beaucoup de monde. Bien évidemment, il est important de contacter la police si vous êtes vraiment en danger, nous parlons là des situations où ce n’est pas encore clair, où vous avez encore des doutes ou tout simplement quand vous avez peur.

La police

La police municipale de Strasbourg essaye progressivement de plus s’impliquer dans ces questions et nous ne pouvons que vous encourager à les appeler si vous vous sentez en danger, si vous êtes suivis ou menacés. Le 17 est pour les urgences, le numéro du commissariat central est quant à lui le 03 88 84 13 05, le 114 est pour les personnes sourdes, malentendantes ou quand parler risque de vous mettre en danger. Pour tout autre situation, privilégiez le 17.

Mon poing dans ta face contre les VSS !

Si vous ne vous sentez pas en sécurité ou que vous voulez prendre confiance en vous, vous pouvez prendre des cours de self-defense ! Que ce soit chez Ru’elles, l’association Allez les filles, auprès de Laurence Belrhiti, le Molodoï… Des cours réguliers vous permettront de développer des réflexes et de sortir de l’état de sidération. Bien évidemment, le premier réflexe que vous devez avoir c’est la fuite, car on ne connaît jamais la personne que nous avons en face de nous et donc pas ce qu’elle peut cacher. La fuite d’abord, la défense après si vous n’avez pas le choix.