inégalités-monde-2022

Tous les ans, le FEM (Forum Economique Mondial) publie un rapport sur les inégalités entre les genres à l’international. Il s’agit de mesurer de nombreux paramètres afin de constater ou non une évolution et les besoins nécessaires pour arriver à l’égalité des genres. C’est un outil utile pour comparer l’évolution des mesures pour atteindre l’égalité avec les autres pays.

Bien que la France soit 15e dans le classement, avec une amélioration de 0,007 points, on peut noter que nos voisins comme la Belgique et l’Allemagne sont devant nous dans la lutte contre les inégalités de genre.

Comment est calculé le score global ?

Le score d’un pays dépend de plusieurs critères : la participation des femmes à l’économie du pays, et leurs opportunités professionnelles, la part de femmes en activité, les écarts de salaires, les estimations de revenus, les postes de législateurs, cadres et managers ou métiers physiques occupés par des femmes. 

Une place dans le haut du classement ne signifie pas forcément que le pays est très bon dans l’égalité des genres, le classement sert à voir l’évolution des mesures mises en place. On peut donc obtenir un pays très inégalitaire qui a une très bonne place parce que durant l’année qui s’est écoulée son gouvernement a mis en place beaucoup de mesures pour combler l’écart. Le classement de la France n’est donc pas une justification pour la rhétorique selon laquelle l’égalité est atteinte dans notre pays.

Zoom sur les critères pris en compte :

L’accès à l’éducation concerne le taux d’alphabétisation chez les femmes, la part de femmes dans le primaire, secondaire et tertiaire. La France se classe 1ère, exaequo avec 21 autre pays dont la Belgique. En effet, en France l’école étant obligatoire jusqu’à 16 ans et ne posant pas de restrictions quant au genre, officiellement, pour toutes les filières et écoles. Chaque femme et chaque homme peut donc s’instruire librement.

Le pouvoir politique concerne la part de femmes au parlement, parmi les ministres ainsi que la différence entre les années avec comme chef d’état un homme ou une femme. Le pays est 20ème dans le classement, mais avec un score de 0,457/1,000 ce qui est très bas en comparaison avec notre score dans les autres catégories. On peut voir que tous les pays sont relativement bas dans ce critère et qu’il est donc aisé d’y monter grâce notamment à la loi sur les quotas. La raison d’un score si bas est que la part des femmes dans les différents groupes politiques est basse, qu’il n’y a jamais eu de chef d’état femme et que la part de ministre hommes et femmes est inégale. La France réussit à remonter son score grâce aux quelques ministres femmes et le quota mis en place, bien que pas forcément respecté, de la part des femmes dans les groupes politiques.

La participation des femmes à l’économie du pays, et leurs opportunités professionnelles concerne la part de femmes en activité, les écarts de salaires, les estimations de revenus, les postes de législateurs, cadres et managers ou métiers physiques occupés par des femmes. La France a son plus bas score dans cette catégorie, 40ème. Le score est plus laborieux à remonter que les autres car de nombreux paramètres sont pris en compte : la part de femmes qui travaillent ou non, le déséquilibre des salaires et des postes (une femme aura tendance à avoir un travail plus précaire et moins payé), le plafond de verre, les métiers masculins…

Un autre critère existe mais ne rentre pas dans le calcul du classement. Il est cependant ajouté à part, montant le score maximal à 1,600. Il n’est pas forcément nécessaire d’y prêter attention car il concerne la santé et l’espérance de vie, catégorie dans laquelle la majorité des pays ont un score extrêmement élevé, le plus bas étant 0,937 (sur 1,000).

Comment la France va-t-elle évoluer ?

Malgré une très bonne place, la France pourrait perdre sa position dans le prochain rapport s’ il n’y a pas assez d’améliorations dans la lutte contre les inégalités de genre.

Il serait pourtant aisé de remédier à notre classement dans les catégories de la participation à l’économie et le pouvoir politique grâce notamment à plusieurs recommandations d’organisations sur le terrain et des principales concernées.  Mettre en place des plans de promotions des métiers scientifiques chez les filles, des sanctions plus sévères quant au harcèlement, sexuel ou non, au travail ou en politique… En clair, il est plus que temps que la France passe la deuxième vitesse.

En savoir plus sur le Rapport sur les Inégalités entre les Genres (Gender Gap Report): https://fr.wikipedia.org/wiki/Global_Gender_Gap_Report